Tambour tournant
Les yeux se perdent,
Poussah sablier
Égraine le temps ;
À la cajolerie
D’un jour si doux,
Vision syncopée
D’une photo décalée ;
Épistolaire mendiant,
Ravissement d’écume ;
Mousseuse virole
D’une joie tenace.
Grasseye la sonate
Grasseye la sonate,
Titubant au fil
D’une belle ambition
Perdue en délices ;
Perfide goguenardise,
Océan igné
Drosse la pensée,
Naufrage en certitude ;
Douce perdition
Écornifle la raison ;
Tardive floraison,
Épiphyte de rébellion.
Lueurs mauves
Lueurs mauves,
Grenue félonie
Dans le lit
Des représailles ;
Escarpe venelle
Nourrit l’imaginaire ;
Cheminons en
Caciques complices ;
Voici la nuit,
Le silence aussi ;
Mains déliées
Et haine pendue.
Vilaines incertitudes
Vilaines incertitudes,
Belliqueux remugle ;
Mièvre églogue
À l’agreste intestat ;
Brise alliacée
D’opimes blandices,
Gaupes gamberges,
Empéguées et ballantes ;
Cirrus annonciateurs
D’une incoercible bascule,
Frêle lumignon
D’une chétive douceur.
Rires au cours
Rire au cours
Salin des pleurs ;
Pensées en volutes,
Tombe la pluie ;
Ciel ensablé,
Flocon de brume ;
Pertinence volubile
D’un valétudinaire été ;
Sérendipité d’abandon,
Chuintement jubilatoire,
Gouleyante paresse
Taquine les billevesées.
Galvaudeux automne
Galvaudeux automne,
Aguerri et fourbu,
Andrinople maculature
D’une hubris séculaire ;
Langue engourdie
De psittacisme,
Fétide exhalation
De pouacre sépulture ;
Fugacité éternelle,
Mémoire acide
Et métallique
Du renoncement.
La rue ne cesse
La rue ne cesse,
Et toujours si vide,
Mémoire éparpillée
En filandreuse blancheur ;
Le temps s’enroule
En douce morosité,
Ronde mollesse
Arrimée au port ;
Crève-cœur,
Infini monocorde ;
Ravi et navré
Battement désabusé.
Vulgate nostalgie
Vulgate nostalgie
Louvoie et s’éclipse ;
L’œil s’ennuie,
Crispation du cœur ;
Fenêtre close
Sur l’absence ;
Dans la touffeur
S’étiole Némésis ;
Étole du repli,
Parangon d’oubli ;
Affouillez, affouillez,
Le flou me berce.
Insolite rousseur
Insolite rousseur ;
Blanches pales
Brassent le temps
Qui va, fébrile ;
Pastille nacrée,
Nuit d’oubli ;
Rodomontade,
Je n’en peux mais ;
Tendres courbes
Soudain s’affaissent,
Aride plaine,
Je danserai quand même.
Morceaux d’univers
Morceaux d’univers
Rugissent à l’antienne,
La pensée s’embrume
Au vent étésien ;
Fines écorchures
Calligraphient l’éveil,
Thésaurus d’un passé
Égrainant le présent ;
Coule un teint violet
En liquide résurgence,
Introspective litote
Chasse aux papillons.
Pernicieuse mollesse
Pernicieuse mollesse
D’un calme blanc ;
Lascive mémoire,
Abandonnique marée ;
Regrets fanés
Au portail rouillé ;
La vie se délite,
Dans l’éclat vide du ciel ;
L’orage tombe
Avec la nuit ;
Trace d’une présence
Bientôt engloutie.
Paisible rumeur
Paisible rumeur ;
Le bleu se veut tendre,
Suspens sans menace
Ni coercition ;
S’aplanit le chemin,
Ou est-ce la plaine,
Ma crainte s’accorde
Au cri des étourneaux ;
Je veille ;
Apophtegme
De mélancolie,
Je veille.
Sombre le soleil
Sombre le soleil
Dans la cendre du ciel ;
La réalité chancelle,
Sous l’onirique voracité ;
Pentacle brandi,
En guise de simulacre,
Taquine la diplopie
D’un rêve solaire ;
Rive du Crépuscule,
Étincelle l’accastillage ;
L’Hydre complait
À la résilience.
Le vent balaye le silence
Le vent balaye le silence ;
Ondule la lande
Et se perd, en nappes
De brumeuse quiétude ;
Désopilante érubescence,
D’un pourpre immortel
Avouant son obsolescence ;
Les ombres s’allongent, dociles ;
Clandestine obscurité,
Pulsation soudaine,
Pampilles de lumière
Clouées à la rétine.
Danse d’escarbilles
Danse d’escarbilles
Dans la touffeur ;
Amatophobie,
Lasse Cité,
Maroufles bruissant
Sous la voûte violette,
Instant aigu
De l’absence ;
Voyage ouaté
Dans la houle des toits ;
Flotte la cime des ifs,
Comme viride nuée.
Glapit le casse-tête
Glapit le casse-tête,
Tourment dissous
Dans la cornue ;
Calme, et silence ;
Souffle la belle folie,
Octroi à nos errances,
Dôme ombreux
Berce la pause ;
Laiteux sillon,
Ivre de son tangage,
Poudroie les âmes pâles
De sa félicité.
Nuque un peu lasse
Nuque un peu lasse
Se balance ;
Épaufrure honteuse
D’un sophisme épuisé ;
Chuintement rouillé,
Agacement métallique ;
Thysanoptères en folie
Font bombance ;
Sous la brune canopée
En longues charpies ;
Au creux de ma paume,
Grains d’or, diatomée.
Un froissement d’eau
Un froissement d’eau
Enchante l’onirisme
D’un paysage trop sage,
Anamnèse d’ennui ;
Les peupliers ranimés
Affouillent de bonheur,
Reflets ondulants
Dans un aven liquide ;
L’Érubescence du ciel
Noie enfin la peur méphitique
D’incandescence féconde ;
La ramure s’ébroue, étonnée.
Défilé d’oriflammes
Défilé d’oriflammes
Sous le ciel étamé ;
Réflexion hagarde
Savoure son larcin ;
S’étirent, dolentes,
Les ombres des regrets ;
Spirale apotropaïque
D’une joie dormante ;
Corrosive dysphonie
Vague, et se délite,
Vacille dans l’ornière,
Lourde de rosée.
Enveloppante lassitude
Enveloppante lassitude
En cette nuit suiffeuse ;
Apothéose du pire,
À la patère de la confiance ;
Agreste appétence,
Fragrance de solitude ;
Corrosive dysphonie
Pétune à l’encan ;
Furtif rayon de lune
Berce la rêverie ;
Avide bouche du doute
Lutine mes certitudes.