Scintillante rive,
Chrysalide d’allégresse ;
Éblouissement d’un passé,
Sentine de l’espoir ;
D’étranges brumes
Montent en volutes ;
Hideux regrets vautrés,
Dans la douceur d’un sillon ;
Fumerolles épouvantent
En ténèbres de braises,
Belliqueuse entropie
Mélancolise à la lune.
Pupille dilatée
Pupille dilatée
Sur l’infini rouge du songe ;
Ronde émouvante
D’un cycle splénétique ;
Crachat en spores
D’une pluie passée,
S’évapore à la lumière profuse,
Vernis brun écaillé ;
Ombre profonde et claire
Agite ses spectres mortifères ;
Couleurs d’un outremonde
Révélées, au jardin de l’intime.
Pulvérulence du rire
Pulvérulence du rire
Chasse la nausée du vide,
Vacuité introspective
Incline à s’émouvoir ;
Pétune l’onirisme
Dans un regard brouillé,
Turbulent les pensées
En songes diaprés ;
J’aspire au nonchaloir,
Balancelle d’indolence,
Saxifrage sur la roche
D’une colère salvatrice.
Murmures contrits
Murmures contrits,
Orbites vides du souvenir,
Vaine collimation
Sur un monde évanoui ;
Belle inconséquence
Fait obvier
À l’aride,
Valeureux pugilat ;
Or humide d’un printemps,
Mensonge liquide,
Dyspraxie du savoir
A ragué la colère.
Gaupe Levant
Gaupe Levant,
Mouvance et dissolution ;
Silhouette de brume,
Vibre le sénile architecte ;
Glissent nos chagrins étonnés,
Languides et contrits ;
Déréliction soudaine,
Au naïf crépuscule ;
Nuit abrupte
Bouscule les ombres,
Orbe roux de l’astre
Réveille de mortes tempêtes.
Obsidienne obscurité
Obsidienne obscurité
Piquée d’un anémique ivoire ;
Graine d’hostilité
À la surdité divine ;
Roule et écume
L’insoumis taciturne ;
S’écaille en pétales
Dans le liquide mercuriel ;
Inconséquence de l’ultime,`
Perpétuel errant,
Léthargie plébéienne
En signe de reddition.
Siècle de longue absence
Siècle de longue absence,
Au renoncement
Solidement arrimées,
Tristes figures ;
Heure de bronze,
Lumière pâle
Comme un murmure,
Au jour qui s’incline ;
Une foule de suie
S’abat soudain,
Goudron sur le ciel,
Nuit sur la terre.
Chafouins
Chafouins titubant
Au feu du projecteur ;
Maniaques affligés,
Chagrin en germe ;
Silhouettes de l’ombre
Rusent avec leur destin,
Lueurs de rouille
Lisses comme du verre ;
Nuit apaisée
Grêlée d’embûches ;
L’esquisse s’efface,
C’est la marée.
Cumulus ensablés
Cumulus ensablés
Assiègent le jour,
Hasard à périr,
Assis par terre ;
Réduit de déraison
Héberge son chaos,
Exhalaison musquée
De présences anonymes ;
Combles de l’oubli
Bâillonnent la terreur ;
Persistante indolence,
Singulier umami.
Calme et silence
Calme et silence
Bêtement suspendus
Sous un soleil lisse,
Comme froids baisers ;
Perpétuel égarement
Sur des gouffres ouverts,
Lumières de coton
Jonchent le plancher ;
Bleu des ombres
Court avec les nuages,
Effrayant les fantômes
Pour ne rien dire.
Poitrail de l’obscur
Poitrail de l’obscur
S’agite, s’incurve,
Jaune crête de l’iguane
Pétune sur l’horizon ;
Pulvérulence diaprée,
Aporie de la terreur ;
Équilibre nauséeux
Sur les tumulus ;
Flocons d’oubli
Adoucissent en sourdine
Mon exil cérébral ;
Hydre blanche.
Mélancolie distraite
Mélancolie distraite
Amarrée au songe ;
Gabarre sans mémoire,
Exquise dérobade ;
Idées moutonnent,
Bêlant au vent ;
Spectres atterrés
D’un rêve obstiné ;
Labyrinthe de soie,
Sente de fuite ;
Vague incrédule
Roule ses galets.
Observatoire d’éternité
Observatoire d’éternité,
Nébuleux Sempiternel ;
Glose vibrionnant
Au fil de l’incompréhension ;
Rictus d’angoisse,
Cicatrice d’un rire trop long ;
Frugales délicatesses
D’un art de l’absence ;
Instants gouttent en plomb
Dans le bleu qui s’émeut,
Félicité adoucie
Par l’écume figée.
À cloche mémoire
À cloche-mémoire,
Fissure amère,
Souvenir aqueux
D’un spongieux hier ;
Élan oblique,
Injonction inique
D’un presque envol,
Épigraphe hivernale ;
L’espoir racole,
Babines retroussées
Sur un lucide éclat,
Sursaut du sismographe.
Ombres glauques
Ombres glauques,
Écran de misère ;
Coule la mémoire,
Pire de rien ;
Dans la course des nuages
Tombent les lampadaires,
Ombrophobie glissante
Retient la nuit ;
Concrétion des doutes
Vandalise l’imaginable ;
Germes d’une histoire
Trébuchent, tête en l’air.
Plainte irritée
Plainte irritée
Pique la gorge
En aigres effluves
De colère atone ;
Rire oublié
Badine et tournoie ;
Douce altération
De la monochromie ;
Vient une aurore boiteuse,
S’ébrouant, bougonne,
Dans l’air frais et rogue ;
Violets murmures s’envolent.
Par les mouettes estourbie
Par les mouettes estourbie,
Cacophonie céleste,
Disparaît la peur,
Dans un grand rire criard ;
Peine à se lever le jour,
Pouacre paysage,
Cri sauvage
Du grand manque d’amour ;
Ubiquité d’espérance ;
Endémique lourdeur,
À l’encan bercé,
Par l’antique douceur.
Herbe hirsute
Herbe hirsute
De gelées hivernales,
Aiguise l’appétit
D’un silence vorace ;
Sous un ciel trop lourd,
Je rends hommage
Aux ombres farouches
S’abreuvant au cloaque ;
Nausée du vide,
Roche de disgrâce ;
Glisse la morosité
En suaire de limace.
Faste du couchant
Faste du couchant
Aux premières lueurs flétri,
Coruscant secret
Fripé par la caresse du temps ;
Éructe d’anathème
Un monde suranné,
Clairvoyance étrécie,
Polysémique sagacité ;
Verbe indécis,
Pampre de l’attente
D’un imputrescible espoir ;
Tanguent les gabarres.
Oiseuse clarté
Oiseuse clarté
Engoncée de gris,
Doucement s’éteint,
Violentée de froid ;
Flottent silhouettes
Noires et graciles ;
Arbres dénudés
En jupons de brume ;
Nue rosie d’émoi
S’abandonne à la nuit ;
Roule, tonnerre,
Cavalcade du zèbre.