Le vent balaye le silence ;
Ondule la lande
Et se perd, en nappes
De brumeuse quiétude ;
Désopilante érubescence,
D’un pourpre immortel
Avouant son obsolescence ;
Les ombres s’allongent, dociles ;
Clandestine obscurité,
Pulsation soudaine,
Pampilles de lumière
Clouées à la rétine.
Archives de la catégorie : Humeur
Danse d’escarbilles
Danse d’escarbilles
Dans la touffeur ;
Amatophobie,
Lasse Cité,
Maroufles bruissant
Sous la voûte violette,
Instant aigu
De l’absence ;
Voyage ouaté
Dans la houle des toits ;
Flotte la cime des ifs,
Comme viride nuée.
Glapit le casse-tête
Glapit le casse-tête,
Tourment dissous
Dans la cornue ;
Calme, et silence ;
Souffle la belle folie,
Octroi à nos errances,
Dôme ombreux
Berce la pause ;
Laiteux sillon,
Ivre de son tangage,
Poudroie les âmes pâles
De sa félicité.
Nuque un peu lasse
Nuque un peu lasse
Se balance ;
Épaufrure honteuse
D’un sophisme épuisé ;
Chuintement rouillé,
Agacement métallique ;
Thysanoptères en folie
Font bombance ;
Sous la brune canopée
En longues charpies ;
Au creux de ma paume,
Grains d’or, diatomée.
Un froissement d’eau
Un froissement d’eau
Enchante l’onirisme
D’un paysage trop sage,
Anamnèse d’ennui ;
Les peupliers ranimés
Affouillent de bonheur,
Reflets ondulants
Dans un aven liquide ;
L’Érubescence du ciel
Noie enfin la peur méphitique
D’incandescence féconde ;
La ramure s’ébroue, étonnée.
Défilé d’oriflammes
Défilé d’oriflammes
Sous le ciel étamé ;
Réflexion hagarde
Savoure son larcin ;
S’étirent, dolentes,
Les ombres des regrets ;
Spirale apotropaïque
D’une joie dormante ;
Corrosive dysphonie
Vague, et se délite,
Vacille dans l’ornière,
Lourde de rosée.
Enveloppante lassitude
Enveloppante lassitude
En cette nuit suiffeuse ;
Apothéose du pire,
À la patère de la confiance ;
Agreste appétence,
Fragrance de solitude ;
Corrosive dysphonie
Pétune à l’encan ;
Furtif rayon de lune
Berce la rêverie ;
Avide bouche du doute
Lutine mes certitudes.
Scintillante rive
Scintillante rive,
Chrysalide d’allégresse ;
Éblouissement d’un passé,
Sentine de l’espoir ;
D’étranges brumes
Montent en volutes ;
Hideux regrets vautrés,
Dans la douceur d’un sillon ;
Fumerolles épouvantent
En ténèbres de braises,
Belliqueuse entropie
Mélancolise à la lune.
Pupille dilatée
Pupille dilatée
Sur l’infini rouge du songe ;
Ronde émouvante
D’un cycle splénétique ;
Crachat en spores
D’une pluie passée,
S’évapore à la lumière profuse,
Vernis brun écaillé ;
Ombre profonde et claire
Agite ses spectres mortifères ;
Couleurs d’un outremonde
Révélées, au jardin de l’intime.
Pulvérulence du rire
Pulvérulence du rire
Chasse la nausée du vide,
Vacuité introspective
Incline à s’émouvoir ;
Pétune l’onirisme
Dans un regard brouillé,
Turbulent les pensées
En songes diaprés ;
J’aspire au nonchaloir,
Balancelle d’indolence,
Saxifrage sur la roche
D’une colère salvatrice.
Murmures contrits
Murmures contrits,
Orbites vides du souvenir,
Vaine collimation
Sur un monde évanoui ;
Belle inconséquence
Fait obvier
À l’aride,
Valeureux pugilat ;
Or humide d’un printemps,
Mensonge liquide,
Dyspraxie du savoir
A ragué la colère.
Gaupe Levant
Gaupe Levant,
Mouvance et dissolution ;
Silhouette de brume,
Vibre le sénile architecte ;
Glissent nos chagrins étonnés,
Languides et contrits ;
Déréliction soudaine,
Au naïf crépuscule ;
Nuit abrupte
Bouscule les ombres,
Orbe roux de l’astre
Réveille de mortes tempêtes.
Obsidienne obscurité
Obsidienne obscurité
Piquée d’un anémique ivoire ;
Graine d’hostilité
À la surdité divine ;
Roule et écume
L’insoumis taciturne ;
S’écaille en pétales
Dans le liquide mercuriel ;
Inconséquence de l’ultime,`
Perpétuel errant,
Léthargie plébéienne
En signe de reddition.
Siècle de longue absence
Siècle de longue absence,
Au renoncement
Solidement arrimées,
Tristes figures ;
Heure de bronze,
Lumière pâle
Comme un murmure,
Au jour qui s’incline ;
Une foule de suie
S’abat soudain,
Goudron sur le ciel,
Nuit sur la terre.
Chafouins
Chafouins titubant
Au feu du projecteur ;
Maniaques affligés,
Chagrin en germe ;
Silhouettes de l’ombre
Rusent avec leur destin,
Lueurs de rouille
Lisses comme du verre ;
Nuit apaisée
Grêlée d’embûches ;
L’esquisse s’efface,
C’est la marée.
Cumulus ensablés
Cumulus ensablés
Assiègent le jour,
Hasard à périr,
Assis par terre ;
Réduit de déraison
Héberge son chaos,
Exhalaison musquée
De présences anonymes ;
Combles de l’oubli
Bâillonnent la terreur ;
Persistante indolence,
Singulier umami.
Calme et silence
Calme et silence
Bêtement suspendus
Sous un soleil lisse,
Comme froids baisers ;
Perpétuel égarement
Sur des gouffres ouverts,
Lumières de coton
Jonchent le plancher ;
Bleu des ombres
Court avec les nuages,
Effrayant les fantômes
Pour ne rien dire.
Poitrail de l’obscur
Poitrail de l’obscur
S’agite, s’incurve,
Jaune crête de l’iguane
Pétune sur l’horizon ;
Pulvérulence diaprée,
Aporie de la terreur ;
Équilibre nauséeux
Sur les tumulus ;
Flocons d’oubli
Adoucissent en sourdine
Mon exil cérébral ;
Hydre blanche.
Mélancolie distraite
Mélancolie distraite
Amarrée au songe ;
Gabarre sans mémoire,
Exquise dérobade ;
Idées moutonnent,
Bêlant au vent ;
Spectres atterrés
D’un rêve obstiné ;
Labyrinthe de soie,
Sente de fuite ;
Vague incrédule
Roule ses galets.
Observatoire d’éternité
Observatoire d’éternité,
Nébuleux Sempiternel ;
Glose vibrionnant
Au fil de l’incompréhension ;
Rictus d’angoisse,
Cicatrice d’un rire trop long ;
Frugales délicatesses
D’un art de l’absence ;
Instants gouttent en plomb
Dans le bleu qui s’émeut,
Félicité adoucie
Par l’écume figée.